L'autophagie : une nouvelle piste thérapeutique ?
L'autophagie (du grec “soi-même”, et “manger”) est la voie majeure de dégradation du matériel intracellulaire dans le lysosome permettant le recyclage du cytoplasme et la survie cellulaire lors d'un stress. Dans la cellule normale, grâce à sa fonction de recyclage, l'autophagie maintient l'homéostasie empêchant la transformation cellulaire. Toutefois, la cellule cancéreuse détourne ce processus à son avantage pour survivre (stress métabolique, traitements anticancéreux). En outre, son rôle dans le cancer varie selon le stade de la tumeur ou le contexte génétique intratumoral. À ce jour, des études précliniques montrent que moduler l'autophagie peut être une stratégie thérapeutique efficace dans le cancer, et des essais cliniques phase I/II sont en cours. Dans le futur, le développement de molécules ciblant spécifiquement l'autophagie s'avère indispensable pour limiter la toxicité et augmenter l'efficacité du traitement.
Liens d'interêts
S. Pattingre et L. El Kebriti déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
N. Houédé déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts en relation
avec cet article.
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Figure 1. Mécanistique de l’autophagie. Les constituants cytoplasmiques (organites et macromolécules) sont séquestrés par la membrane d’isolation qui, après élongation, forme un autophagosome, vacuole à double couche lipidique. Après sa fusion avec le lysosome, le matériel intra-autophagosomal est dégradé puis recyclé dans le cytoplasme.

Figure 2. Régulation de l’autophagie par les protéines ATG. Comme décrit dans la figure, au moins 5 complexes interviennent dans la formation de l’autophagosome à chacune des étapes du processus. Les protéines indiquées concernent les protéines de mammifères. Le cas échéant, entre parenthèses, est notifié la nom de la protéine tel qu’il est utilisé chez la levure.

Figure 3. L’autophagie peut être un mécanisme suppresseur de tumeur, mais elle peut aussi être oncogénique si elle est détournée par la cellule cancéreuse. Cette figure montre le rôle ambigu de l’autophagie au cours de la progression tumorale. Dans les cellules normales, l’autophagie aide au maintien de l’homéostasie cellulaire. En revanche, la cellule tumorale l’utilise à son avantage, pour survivre aux stress qu’elle rencontre.
