Dossier

Faut-il encore isoler les porteurs de bactéries multirésistantes ?

Les mesures de contrôle de la dissémination des bactéries multirésistantes reposent classiquement sur des stratégies “verticales” (dépistage des patients porteurs et précautions complémentaires contact) et des approches “horizontales” appliquées à tous les patients qu'ils soient porteurs ou non (renforcement des précautions standard, bon usage des antibiotiques, maîtrise de l'environnement). La littérature récente suggère que, lorsque l'observance à l'hygiène des mains est élevée, l'effet des précautions complémentaires contact par rapport aux précautions standard est limité pour la prévention de la dissémination des EBLSE, en particulier E. coli. Cela plaide pour un choix rationnalisé des stratégies de contrôle, reposant sur une évaluation précise du risque intégrant les caractéristiques du patient, le type de micro-organisme, le niveau d'observance de l'hygiène des mains et les ressources disponibles. 


On définit la multirésistance bactérienne comme une résistance acquise à la majorité des antibiotiques disponibles [1].Depuis la découverte de la pénicilline dans les années 1940, chaque mise à disposition d'un nouvel antibiotique a systématiquement été suivie de l'apparition de résistances. Jusqu'à présent, le concept de multirésistance était dynamique, puisque les résistances nouvellement acquises étaient compensées par le développement de nouveaux antibiotiques. Avec la diminution du nombre de nouvelles molécules disponibles, cet équilibre est rompu, et l'émergence de bactéries pan- ou totorésistantes…

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Liens d'intérêt

S. Kernéis déclare avoir des liens d’intérêts avec bioMérieux (subvention pour la recherche et rémunération directe), MSD (financement congrès et rémunération directe), Astellas (financement congrès) et Accelerate Diagnostics (rémunération directe).

J.R. Zahar déclare avoir des liens d’intérêts avec MSD (subvention pour la recherche, financement congrès et rémunération directe), Pfizer (financement congrès), Correvio et Euromédica (rémunération directe).

J.C. Lucet déclare avoir des liens d’intérêts avec Anios (subvention pour la recherche) et MSD (rémunération directe).