Aparté

Les hépatites virales sont infectiologiques ou ne seront pas

Mis en ligne le 14/06/2017

Mis à jour le 23/06/2017

Auteurs : Pr Gilles Pialoux

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Cette livraison de La Lettre de l'Infectiologue confirme l'approche infectiologique désormais inhérente aux hépatites virales. Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, il suffit de faire sonner à l'oreille les intertitres de la très belle revue générale consacrée aux traitements du futur de l'hépatite B, où il est question de la modulation de la réponse immunitaire innée par les agonistes des TLR (Toll-Like-Receptor), de restaurations des fonctions lymphocytaires T CD8, du rétablissement de l'apoptose, de la réponse immunitaire spécifique, autant de sites potentiels futurs pour le traitement des hépatites B chroniques. Et qui rappellent en bien des aspects l'approche antirétrovirale. De même, comment ne pas voir, en filigrane de la revue générale de Stéphane Chevaliez sur les TROD dans le dépistage des hépatites virales, la problématique plus avancée des TROD VIH. Sur lesquels sont parues tout récemment une mise au point et des recommandations de la Haute Autorité de santé sur la politique de dépistage du VIH. L'occasion probablement de ne pas faire les mêmes erreurs qu'avec le VIH dans la balance entre dépistage ciblé et dépistage en population générale, dans l'implémentation des TROD en milieu extramédical qui s'est faite de manière très inégale d'une association à l'autre en France. Autant de questions sur le dépistage qui ne devraient faire plus qu'une dès lors qu'on aura des tests rapides susceptibles de détecter les co-infections, VIH, VHC, VHB, syphilis, etc., avec, dans la plupart des cas, la possibilité, en milieu médicalisé ou non, du recueil conjoint du sang total sur papier buvard et du test rapide. Des données qui permettront à la fois le dépistage, le diagnostic, la confirmation, le statut récent de l'infection et éventuellement son sérotype et son génotype.

Un regret néanmoins dans ce bel édifice éditorial : l'absence des hépatites A. Dont les récentes épidémies décrites en Europe chez les HSH offrent une réelle actualité. Qui rejoint celle de l'hépatite B, dont, faut-il le rappeler, le premier mode de transmission en France est sexuelle, et celle de l'hépatite C dont la transmission sexuelle, y compris hétérosexuelle, est probablement sous-estimée − quoi qu'en écrivent certains infectiologues −, et celle de l'hépatite E, dont on n'imagine pas qu'elle puisse avoir une destinée différente de celle de l'hépatite A quant à la transmission fécale et donc sexuelle.

Liens d'interêts

G. Pialoux déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

auteur
Pr Gilles PIALOUX
Pr Gilles PIALOUX

Médecin
Pathologie infectieuse et tropicale, clinique et biologique
Hôpital Tenon, AP-HP, Paris
France
Contributions et liens d'intérêts

centre(s) d’intérêt
Hépatologie,
Infectiologie
Mots-clés