Dossier

Risque d'abus et d'overdose lors de l'usage hors AMM du sulfate de morphine en France

L'usage hors autorisation de mise sur le marché (AMM) du sulfate de morphine (SdM) à but récréatif ou comme alternative aux traitements de substitution aux opiacés (TSO) est mal connu. Notre objectif est d'en évaluer les risques. Les caractéristiques sociodémographiques, l'incidence des overdoses et du comportement de doctor shopping ont été comparées à celles de patients traités par TSO conventionnels. Mille soixante-quinze patients non douloureux chroniques dépendants aux opioïdes et traités par SdM ont été inclus. Les risques de survenue d'overdoses et de doctor shopping étaient significativement accrus. L'augmentation des risques d'overdose et d'abus associés à l'usage du SdM hors AMM remet en question sa pertinence et sa sécurité d'emploi comme alternative aux TSO.


Plusieurs études et enquêtes de terrain (1-3) montrent qu'une partie du sulfate de morphine (SdM) prescrit en France est utilisée par certains patients dépendants aux opiacés non pas dans une indication antalgique mais à des fins récréatives ou, de façon plus ou moins encadrée, comme alternative aux médicaments de substitution des opioïdes (MSO) validés (buprénorphine et méthadone).Depuis une quinzaine d'années (4, 5), les centres d'addictovigilance signalent, à travers l'ANSM, un usage détourné d'une forme particulière de SdM, commercialisé sous le nom de Skenan®. Il est rapporté que cette formulation…

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