Mise au point

Retentissement osseux de l'anorexie mentale

  • La perte osseuse de l'anorexie mentale est d'autant plus grande que la maladie apparaît précocement dans l'adolescence et que la durée de l'aménorrhée est importante. Le mécanisme de cette perte osseuse semble complexe. Le déficit en estrogènes a longtemps été considéré comme facteur principal, mais il ne peut l'expliquer à lui seul. Le rôle essentiel des facteurs liés à la nutrition, et en particulier de l'axe hormone de croissance-somatomédine C (GH-IGF-1), a été rapporté par divers travaux récents.
  • Les possibilités thérapeutiques de l'atteinte osseuse restent discutées. Si le retour des règles et la récupération pondérale semblent essentiels, ils ne permettent pas toujours de corriger totalement la perte osseuse. Les différentes études n'ont pas montré d'efficacité du traitement par estrogènes, et les meilleurs résultats semblent être obtenus avec des traitements ostéoformateurs comme l'IGF-1, surtout associés aux estrogènes. La prise en charge osseuse de l'anorexie reste donc difficile, d'où l'importance d'un dépistage précoce et d'un suivi pluridisciplinaire.

Le rapport à la nourriture et les perturbations de l'alimentation revêtent une importance considérable dans nos sociétés modernes. L'anorexie mentale (AM) est devenue ces dernières années une préoccupation majeure de santé publique. Sa prévalence est de 0,5 %, versus 2 % pour la boulimie. L'AM représente la troisième maladie chronique de l'adolescente aux États-Unis après l'obésité et l'asthme. Elle touche 10 à 20 fois moins les garçons que les filles. Dans cet article, nous n'aborderons pas les hommes. Selon le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), l'AM se caractérise…

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