Éditorial

Les MICI ne sont pas mortes, vive les MICI !


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Vous vouliez des MICI, vous aurez des MICI ! Dans ce numéro, vous aurez le plaisir de découvrir un dossier consacré aux manifestations extra-intestinales liées aux MICI ainsi que plusieurs mises au point reprenant les actualités sur les MICI. Les non-MICIstes me demandent souvent : “Qu'allez-vous devenir après la fermeture prochaine des UMA (unités de médecine ambulatoire) liée à la fin des biothérapies administrées par voie intraveineuse ?” Rassurez-vous, amis hépatologues (je n'ai pas pu m'en empêcher), nous n'avons pas encore guéri les MICI, malheureusement. Par ailleurs, les inductions intraveineuses restent nécessaires pour plusieurs molécules (infliximab, ustékinumab, védolizumab), puisque seul le traitement d'entretien se fait par voie sous-cutanée, comme le rappelle Lucine Vuitton dans son article. Par ailleurs, certains patients refusent de passer de la voie intraveineuse à la voie sous-cutanée en traitement d'entretien. Peur liée à l'auto-injection, peur de perdre en efficacité, habitude de voir l'équipe médicale et paramédicale lors de chaque perfusion sont des arguments avancés par les patients qui préfèrent ne rien changer.

Anti-JAK, IL-23, S1P, faites votre choix ! Certains ne vous disent rien, il va pourtant falloir s'habituer à les utiliser. Le nombre d'options thérapeutiques à notre disposition augmente chaque année depuis 5 ans, et cela devrait continuer dans les années à venir. Xavier Roblin, Mathurin Fumery et David Laharie vous aident à y voir plus clair. Quant aux biosimilaires de l'adalimumab, c'est la même chose ! Plusieurs noms commerciaux, parfois exotiques, sont à connaître. En lisant l'article de Vered Abitbol, vous verrez que tous ne sont finalement peut-être pas si identiques, ce qui est un comble pour un biosimilaire. Je crois pouvoir dire que leur efficacité et leur tolérance sont similaires. En revanche, d'autres caractéristiques, telles que le système permettant d'administrer le produit (stylo notamment) diffèrent. Elles sont à prendre en compte lors de l'instauration d'un biosimilaire de l'adalimumab, en plus des aspects économiques, bien entendu. Le dossier est quant à lui consacré aux manifestations extra-intestinales, qui peuvent toucher près de 1 patient atteint de MICI sur 2. Cicatriser l'intestin ne suffit plus. Il n'est pas nécessaire de rappeler que les MICI sont des maladies systémiques nécessitant une prise en charge multidisciplinaire. Le foie (comme quoi nous ne sommes pas rancuniers envers nos amis hépatologues), les yeux, les os et la peau sont concernés. Tout un programme ! Ces 4 mises au point vous donnent des conseils très pratiques pour vous aider à mieux diagnostiquer et traiter ces patients.

Comme vous le constatez, les MICI ne sont pas mortes, n'en déplaise à certains ! Dès que nous aurons guéri les MICI, et j'espère être encore là pour le voir de mes propres yeux, nous pourrons alors aider nos amis hépatologues à guérir la NASH. Peut-être serai-je alors invité un jour à parler des manifestations hépatiques associées aux MICI lors du congrès de l'Association française pour l'étude du foie (AFEF) ? Qui aime bien châtie bien !

Bonne lecture !



Liens d'intérêt

L. Peyrin-Biroulet déclare avoir des liens d’intérêts avec AbbVie, Amgen, Celltrion, Ferring, Galapagos, Gilead, Janssen, MSD, Pfizer, Sandoz, Takeda, Tillotts.