Éditorial

Mieux utiliser les anti-infectieux


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Pour ce numéro spécial JNI, plusieurs articles sont consacrés à de nouvelles thérapies anti-infectieuses. Comme le montre ce dossier, la résistance aux antibiotiques est aujourd’hui un réel problème de santé publique. L’épidémiologie des bactéries résistantes dans certains pays européens donne le vertige et il est donc indispensable de pouvoir bénéficier de nouvelles armes pour prendre en charge ces infections. Deux des articles de ce numéro permettent de faire le point, avec des approches différentes mais probablement complémentaires. L’article de T. Ferry et al., sur l’approche clinique de la phagothérapie, s’inscrit dans une logique de réduction de l’utilisation du nombre et des durées d’antibiotiques.

Un des problèmes majeurs auquel se heurtent les infectiologues concerne les options très limitées des antibiothérapies de dernier recours, en particulier lors d’infections à germe multi- ou toto-R sur matériel, dont le risque de rechute est très important. C’est dans ce contexte que l’équipe de T. Ferry a utilisé la phagothérapie en thérapie adjuvante. Ces données et d’autres, obtenues à partir de l’accès compassionnel, ont ouvert la voie à des essais en cours qui, on l’espère, permettront la mise en œuvre d’une vraie thérapeutique adjuvante à large échelle.

En attendant, l’autre solution est le développement et le bon usage de nouvelles molécules. Les recommandations du bon usage du méropénème/vaborbactam, imipénem-cilastatine/rélébactam, du céfidérocol, sont abordées dans l’article de P. Huriez et al., ainsi que leurs modes d’administration et posologies.

L’épidémiologie des infections fongiques apporte aussi son lot d’émergence de nouveaux pathogènes, dont certains avec des profils de résistance particuliers. C’est ainsi que l’article de V. Esnault et al. fait le point sur la mise à disposition future de nouvelles molécules, afin de mieux prendre en compte la tolérance, les interactions et la résistance dans des populations le plus souvent très immunodéprimées.

Bonne lecture !


Liens d'intérêt

J.L. Meynard déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet éditorial.