Dossier

Aspects éthiques des prélèvements d'organes sur donneurs décédés après arrêt circulatoire de type Maastricht 3

» Les prélèvements d'organes provenant de sujets décédés dans les suites d'un arrêt circulatoire induit par un arrêt des thérapeutiques vitales en fi n de vie ont récemment été autorisés en France. L'interdit préalable était lié aux problèmes éthiques longtemps soulevés par les conditions de mise en oeuvre de l'arrêt des traitements déraisonnables en fi n de vie. La loi de 2005 relative aux droit des malades et sur la fi n de vie, dite loi Leonetti, a clarifié cette situation, et sa mise en pratique au cours des 9 dernières années a permis de faire évoluer les mentalités. Si cette loi n'est pas une incitation au DDAC-M3 , elle permet d'aborder ce sujet plus sereinement. Cependant, ce type de don soulève des interrogations particulières, en dehors des problèmes éthiques communs à tous les dons d'organes. En effet, au contraire des autres dons cadavériques, le don dans le cadre du DDAC-M3 doit être abordé avec les proches alors que le malade est vivant. Cela pose différents problèmes :

• la validité du consentement implicite ;

• le lien de causalité entre la discussion d'arrêt des thérapeutiques vitales et celle du don qui se déroulent dans un espace temps très bref, lien inconcevable sur le plan éthique ;

• le caractère non éthique des examens et des traitements supplémentaires qui pourraient être imposés au malade, sans bénéfice pour lui, mais au bénéfice de la qualité des organes à prélever ;

• le risque de voir évoquer une euthanasie utilitaire, si les conditions de mise en oeuvre de l'arrêt des thérapeutiques vitales pouvaient porter à suspicion ;

• la modification des conditions de la mort d'un sujet à qui l'on vole une fi n sereine et qui risque de majorer grandement la souffrance des proches.

» Tous ces éléments sont longuement discutés, ainsi que les propositions permettant d'éviter ou de limiter l'apparition de tous ces conflits d'intérêts, mais surtout de limiter la détresse des proches voire celle de soignants tout au long de cette démarche actuelle de DDAC-M3 .


Les bénéfices des transplantations d'organes en termes de survie et de qualité de vie pour les patients souffrant d'une insuffisance terminale d'organe, mais aussi d'économies de santé pour la nation (en ce qui concerne au moins la transplantation rénale) ont fait de cette thérapeutique, considérée comme d'exception il y a une trentaine d'années, un traitement aujourd'hui incontournable, routinier, parfaitement codifié et toujours en amélioration. La transplantation homologue, pourtant, reste et restera vécue, tant qu'on y aura recours, comme un…

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