Dossier

Cancer du pancréas : quels critères de résécabilité faut-il utiliser en 2022 ?

Dans le cadre d'un cancer du pancréas non métastatique, l'envahissement vasculaire locorégional définit le caractère résécable d'emblée ou borderline nécessitant une chimiothérapie d'induction. Le but est d'obtenir une résection avec une marge saine R0 > 1 mm. Néanmoins, avec cette stadification basée uniquement sur des critères anatomiques, la marge de résection R0 n'est obtenue que dans 1 cas sur 2 et une récidive survient dans 50 à 70 % des cas à 2 ans. Afin d'améliorer les résultats de survie, un consensus international d'experts propose ainsi de prendre en compte d'autres facteurs prédictifs de SG tels que le CA19-9 > 500 UI/­mL, des ganglions régionaux positifs au TEP-scan ou à la biopsie ou un PS > 2 (classifi­cation ABC) pour définir une tumeur comme borderline, même si celle-ci paraît résécable anatomiquement. Cette classification ABC permettrait de mieux identifier les patients pouvant bénéficier d'une chimiothérapie néoadjuvante, dont l'indication a été naturellement élargie en pratique clinique pour les tumeurs borderline et en cours d'évaluation pour les tumeurs résécables.


Le cancer du pancréas est le cancer digestif dont le pronostic est le plus défavorable, avec un taux de survie globale (SG) à 5 ans, tous stades confondus, de 5 % [1]. L'incidence est passée de 6 000 nouveaux cas par an en France en 2006, contre plus de 14 000 en 2018 [1]. Entre 1990 et 2018, ce taux d'incidence a augmenté en moyenne de 2,7 % par an chez les hommes et de 3,8 % chez les femmes (données INCa, 2019). Le pronostic à 5 ans varie en fonction du stade de la maladie : de 0-3 % au stade métastatique, 10 % au stade localement avancé et 15 à 20 % au stade résécable [2].Classification du…

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Liens d'intérêt

B. Le Roy, F. Mourthadhoi et N. Williet déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.