Dossier

Gestion de la toxicité liée aux anticorps conjugués à la chimiothérapie

Mis en ligne le

28 févr. 2025

Auteur

P. du Rusquec

Les anticorps drogue-conjugués (ADC) sont composés d’un anticorps, ciblant un antigène tumoral, auquel sont reliées plusieurs molécules de chimiothérapie hautement cytotoxiques via un agent de liaison covalente.
L’action antitumorale d’un ADC réside dans la délivrance ciblée des molécules de chimiothérapie au sein même des cellules tumorales, via l’interaction de l’anticorps avec son antigène tumoral.
Malgré une technologie visant à améliorer l’index thérapeutique des chimiothérapies conventionnelles, près de 50 % d’effets indésirables de grade 3 ou plus sont rapportés avec l’utilisation des ADC en monothérapie.
Cette toxicité peut être liée à la cible(on-target), due à la libération du métabolite dans des sites extratumoraux présentant l’antigène ; ou off-target, indépendamment de la présence de l’antigène, par exemple à cause de la nature clivable ou non de l’agent de liaison.
Ces toxicités non conventionnelles et potentiellement mortelles justifient une meilleure compréhension de ces événements et une démarche préventive afin de limiter leur incidence et leur sévérité.

Parfois dénommés “missiles biologiques” ou “magic bullets”, les anticorps conjugués à la chimiothérapie (antibody-drug conjugates, ADC) constituent une nouvelle classe thérapeutique, innovante et prometteuse, en cours de développement dans de multiples indications, en oncologie solide ainsi qu’en hématologie [1]. Si le concept même d’ADC a pour objectif principal d’améliorer le ciblage tumoral par les traitements anticancéreux, il aurait été logique que…