Éditorial

L’ACR à San Diego : un rayon de soleil pour l’immunorhumatologie !


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Un congrès comme celui de l’ACR est toujours une forme de “point d’orgue” pour une discipline comme la rhumatologie. Il donne l’occasion de faire l’inventaire de “l’état de l’art”, mais aussi de “sentir” les nouvelles orientations qui seront les chantiers de la science de demain.

La rhumatologie, qui reste une discipline très clinique, se cherche de nouvelles pistes physiopathologiques et thérapeutiques dans ses nombreux domaines. Malgré cet éclectisme, le champ d’exploration privilégié demeure très largement celui de la polyarthrite rhumatoïde, des spondyloarthrites et des maladies auto-immunes et inflammatoires.

À San Diego, l’immunorhumatologie a brillé de mille feux avec de nouvelles pistes immunologiques, de nouveaux marqueurs et de nouvelles immuno thérapies. Les uns et les autres mènent à des concepts innovants qui permettent, par exemple, de mieux comprendre l’immuno sénescence liée à l’hémato poïèse clonale, mais l’on assiste aussi à des développements spectaculaires tels que celui des thérapeutiques cellulaires par CAR-T cells et, demain, celui des anticorps monoclonaux bispécifiques. Bien sûr, il y aura des fausses pistes, des écueils et des échecs, mais cette nouvelle vague de l’immuno rhumatologie emporte notre discipline vers de nouveaux horizons. Il est fondamental que nous “surfions” sur cette vague californienne, avec l’ensemble des forces vives de la rhumatologie internationale.

En France, la rhumatologie doit affirmer plus encore son expertise des rhumatismes inflammatoires chroniques mais aussi celle de toutes les maladies auto-immunes (connectivites) dont nous sommes les référents dans le monde entier. L’évolution des immunothérapies avec la suppression annoncée de la PIH est un élément fort qui donne enfin au rhumatologue praticien une nouvelle légitimité. Cela implique de l’engagement, de la formation et de la conviction, car nous sommes persuadés que la rhumatologie est une discipline “de recours” moderne, avec un bel avenir. Bien sûr, cela doit se faire en synergie avec le travail de terrain, dans lequel nous excellons, notre capacité à analyser des symptômes aussi fréquents que la douleur et les signes généraux étant une formidable plus-value. Affirmons plus que jamais notre expertise d’immuno rhumatologue. L’ACR 2023 nous montre la voie de la science. Traçons notre route avec notre sens clinique, et surtout notre enthousiasme au service de nos patients.

Un grand merci à l’équipe de rhumatologues qui ont, cette année encore, pris la plume et préparé avec passion ce numéro post-ACR 2023.

Vive la rhumatologie 2023 ! Vive l’immunorhumatologie du futur !


Liens d'intérêt

J. Sibilia déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en rapport avec cet éditorial.