Atteinte neuro-ophtalmologique et aptitude à la conduite
- Le nouvel arrêté du 28 mars 2022 et ses annexes I et II décrit les pathologies, symptômes, handicaps ou déficits sensoriels susceptibles d'affecter l'aptitude médicale à la conduite.
- Pour conduire une voiture légère avec un permis B, l'acuité visuelle centrale binoculaire avec correction optique doit être supérieure ou égale à 5/10.
- Le champ visuel binoculaire doit être supérieur ou égal à 120° sur le méridien horizontal, aucune atteinte n'est admise dans les 40° centraux.
- Une diplopie non corrigible entraîne une inaptitude à la conduite.
- Pour les patients cérébrolésés, un plateau technique plus important est nécessaire, comprenant une batterie de tests neurovisuels comme le TMT B, un champ visuel attentionnel, des tests dynamiques de stratégie du regard.
Liens d'interêts
X. Zanlonghi déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
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Figure 1. A. Champ visuel binoculaire : patient de 42 ans ayant présenté une hémorragie sous-arachnoïdienne par rupture d’un anévrisme de l’artère communicante antérieure qui a été embolisée, et qui a eu un syndrome de Terson bilatéral. Il garde en séquelle une quadranopsie latérale homonyme supérieure gauche, sans héminégligence, sans troubles cognitifs. B. Restriction notée sur son permis avec le code 61 (inapte à la conduite de nuit), et le code 62 (inapte à plus de 50 km de son domicile).

Figure 2. Le champ visuel binoculaire compatible avec le permis B voiture légère. Les 2 valeurs 120° et 40° à connaître pour donner une aptitude médicale en cas d’atteinte neuro-ophtalmologique.

Figure 3. A. Champ visuel binoculaire de fusion sans prismation, le patient est inapte à la conduite car il présente une diplopie lorsqu’il va regarder dans les 3 rétroviseurs. B. Champ visuel binoculaire de fusion avec prismation, disparition de la diplopie dans la partie centrale du champ de fusion : le patient est apte à la conduite [15].

Figure 4. A. Scène de conduite présentée au patient qui contient plusieurs zones d’intérêt, en dehors du piéton central, à savoir 2 panneaux de signalisation et une voiture visible dans le rétroviseur supérieur. B. On enregistre le parcours oculaire du patient. C’est seulement à la 18e fixation, soit à 17 secondes après le début de la présentation de la scène de conduite, qu’il s’extrait du piéton situé au centre de la scène. C. Simulation du champ visuel utile du patient. Il présente un véritable champ visuel tubulaire attentionnel.

Figure 5. Conduite à tenir pour une aptitude à la conduite en cas de pathologie neurovisuelle.

CLASSE II : PATHOLOGIES OPHTALMOLOGIQUES | |||
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La qualité de la fonction visuelle est essentielle pour la conduite d’un véhicule à moteur. L’attention est portée sur l’acuité visuelle, le champ visuel, la vision crépusculaire, la sensibilité à l’éblouissement, la sensibilité aux contrastes de lumière et sur la recherche d’une diplopie |
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2.1 Fonctions visuelles | 2.1.1 Altération de l’acuité visuelle de près et de loin, testée, s’il y a lieu, avec correction optique de l’usager | Incompatibilité définitive : si l’acuité visuelle binoculaire est inférieure à 5/10. Compatibilité temporaire : dont la durée est appréciée au cas par cas, si l’acuité visuelle est à la limite des exigences ci-dessus. Incompatibilité temporaire de 6 mois : après la perte brutale de la vision d’un œil. Cette période d’adaptation peut être réduite ou augmentée jusqu’à l’acquisition d’un champ visuel satisfaisant en vision monoculaire ; Puis, Compatibilité temporaire ou définitive : en cas de perte de la vision d’un œil (moins de 1/10), l’acuité visuelle de l’autre œil doit être supérieure ou égale à 5/10. L’avis du médecin spécialiste précise l’obligation de correction optique si nécessaire. Des dispositifs de vision arrière et latérale (code 42) sont ajoutés si nécessaire ; Ou incompatibilité définitive : si l’acuité visuelle du bon œil est inférieure à 5/10. |
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2.1.2 Altération du champ visuel | Incompatibilité : si le champ visuel horizontal binoculaire est inférieur à 120° ou s’il s’étend de moins de 50° vers la gauche ou de moins de 50° vers la droite ou s’il s’étend de moins de 20° vers le haut ou de moins de 20° vers le bas ou s’il présente un défaut dans un rayon de 20° par rapport à l’axe central. Avis médical spécialisé si nécessaire. Incompatibilité définitive : en cas de toute atteinte notable du champ visuel du bon œil lorsque l’acuité visuelle de l’autre œil est nulle ou inférieure à 1/10. Un avis médical spécialisé est demandé si nécessaire. |
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2.1.3 Altération de la vision nocturne | Incompatibilité de la conduite de nuit : en cas d’altération significative de la vision nocturne ; Une compatibilité temporaire ou définitive : est possible avec la mention restrictive “conduite de jour uniquement” (code 61), après avis spécialisé si nécessaire. |
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2.1.4 Altération de la vision crépusculaire, hypersensibilité à l’éblouissement, hypersensibilité aux contrastes lumineux |
Avis spécialisé qui mesure la sensibilité à l’éblouissement, la sensibilité aux contrastes et à la vision nocturne (crépusculaire). En cas d’altération significative, une compatibilité temporaire ou définitive est possible avec la mention restrictive “conduite de jour uniquement” (code 61), après avis spécialisé si nécessaire. |
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2.2. Autres pathologies oculaires |
2.2.2 Troubles de la mobilité | Blépharospasmes acquis : incompatibilité définitive : après avis spécialisé, si confirmation de l’affection. | |
Troubles de la mobilité du globe oculaire | Incompatibilité définitive : après avis médical spécialisé, si la diplopie permanente ne répond à aucune thérapeutique optique, médicamenteuse ou chirurgicale. Ou compatibilité définitive : après avis médical spécialisé, si strabisme ou hétérophorie non décompensée et si les exigences ci-dessus d’acuité visuelle et de champ visuel sont satisfaites après avis médical spécialisé. (Voir paragraphes 2.1.1 et 2.1.2) |
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Nystagmus | Compatibilité définitive : si les exigences ci-dessus d’acuité visuelle et de champ visuel sont satisfaites, après avis médical spécialisé. (Voir paragraphes 2.1.1 et 2.1.2) Incompatibilité temporaire ou définitive : dans les autres cas |
Niveau SAE/OICA | Objet | Spécificités du niveau | Quelques exemples |
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Niveau 0 | Aucune automatisation | Le conducteur garde un contrôle total et à tout instant des fonctions principales du véhicule (moteur, accélérateur, direction, freins) | Mécanismes pour prévenir le conducteur d’un danger potentiel comme le radar de recul |
Niveau 1 | Assistance à la conduite | Les fonctions de direction ou d’accélération/décélération sont déléguées, assistées par un système d’information sur l’environnement de véhicules, sous réserve que les autres tâches de conduite soient effectuées par le conducteur | Système anti-blocage des roues (ABS) ou l’électrostabilisateur programmé (ESP) vont automatiquement agir sur le freinage pour aider le conducteur à garder le contrôle du véhicule |
Niveau 2 | Automatisation partielle | Les fonctions de direction et d’accélération/décélération sont déléguées, assistées par un système d’information sur l’environnement du véhicule, sous réserve que les autres tâches de conduite soient effectuées par le conducteur | Le régulateur de vitesse adaptatif, combiné avec le centrage sur la voie, fait entrer le véhicule dans cette catégorie, tout comme le Park Assist qui permet le stationnement automatiquement |
Niveau 3 | Automatisation conditionnelle | L’ensemble des fonctions de conduite est délégué, sous réserve que le conducteur puisse répondre de façon adéquate à une requête d’intervention | C’est le cas de la fonctionnalité “assistant embouteillage” du XC90 Volvo |
Niveau 4 | Automatisation élevée | L’ensemble des fonctions de conduite est délégué, même si le conducteur ne peut pas répondre de façon adéquate à une requête d’intervention | C’est le système qui porte la responsabilité des manœuvres mises en œuvre. C’est le cas de la fonctionnalité City Park Full Automatic, qui permet au véhicule de se garer en ligne ou en bataille sans chauffeur |
Niveau 5 | Automatisation totale | L’ensemble des fonctions du véhicule, dans toutes les situations auxquelles peut faire face un conducteur, est automatisé |
La voiture peut même ignorer un ordre humain si l’intelligence artificielle estime que ce dernier est dangereux. Si la technologie est presque prête en 2022, d’importants problèmes d’éthique, de responsabilité et d’acceptabilité pour la population subsistent |