Dossier

La xénotransplantation est-elle si proche ?

Mis en ligne le

30 sept. 2025

Auteur

G. Blancho

La xénotransplantation (XT), transplantation entre donneur et receveur d’espèces différentes, qui fut historiquement la 1^re preuve de concept de la faisabilité technique de la transplantation par la mise au point des sutures vasculaires, a connu une avancée considérable au cours de l’année 2021 grâce aux 1^resexpérimentations chez l’Homme à partir d’organes porcins génétiquement modifiés. Les centres pionniers en XT se sont autorisés le franchissement de la barrière humaine, à la faveur de progrès très significatifs obtenus dans les survies de xénotransplantations cardiaques et rénales dans les modèles porcs sur primates non humains, eux-mêmes consécutifs à de profondes avancées dans les modifications du génome porcin et l’utilisation d’immunosuppressions innovantes. Cet article a pour objectif de rappeler les divers obstacles liés aux discordances d’espèces, les façons d’y remédier par la modification génétique du porc, les meilleurs résultats obtenus dans les modèles de primates non humains, et surtout les dernières expérimentations chez l’Homme, en envisageant les possibles perspectives.

Principaux obstacles au succès de la xénotransplantation Xénoantigènes et réponse immune Un des éléments principaux de la discordance d’espèces entre le porc et les primates humains et non humains (PNH) est l’expression différentielle d’antigènes (Ag) chez le porc qui, à la faveur des mutations génétiques liées à l’évolution des espèces, ont été perdus chez les humains et les PNH. Il en résulte l’existence au sein de ces dernières espèces d’anticorps (Ac) préformés dirigés contre eux et responsables de rejets dits “hyperaigus” (en quelques minutes à quelques heures) dans les modèles expérimentaux.…